« Le juste équilibre de la fraîcheur et de la puissance »
Mondeuse noire – Cru Saint Jean de la Porte
L’appellation village a été créée en 1978. Cette localisation est singulière entre Saint Pierre d’Albigny et Cruet dans une commune coupée en deux par un ruisseau venant des Bauges. Sur la partie Est, ce sont des terres assez argileuses et marneuses. Sur la partie Ouest, où se situent les parcelles de vignes, les pentes sont très accentuées et constituées de moraines glaciaires. Ces zones sont difficilement mécanisables, rudes et sauvages : elles sont le repaire des lièvres, cerfs, oiseaux, sangliers…
Sur ce terroir, la Mondeuse s’exprime particulièrement bien en zone caillouteuse, chaude : elle présente un caractère tendu (acidité) avec de la fraîcheur. Cette identité propre permet à ce Cru de se différencier du Cru Arbin.
Ce contexte géographique délicat explique le nom de la cuvée : il faut être « audacieux » pour exploiter les vignes sur ce secteur.
Les vignes sont palissées et conduites en taille Guyot, ce qui permet d’avoir une végétation plus importante. Elles sont peu sensibles au mildiou et à l’oïdium. Comme pour toute Mondeuse, il est important d’avoir une activité foliaire et une photosynthèse optimales jusqu’aux vendanges. Des oligoéléments (magnésie) peuvent être apportés pour compléter la maturité : les sucres et polyphénols sont les indicateurs d’une maturité totale.
Les vendanges en vert et l’effeuillage sont pratiqués pour bien réguler chaque pied de vigne. Le déclenchement de la récolte est donné par les résultats des sondages.
Les vendanges se font à la main. Le raisin est encuvé avec un égrappage à 80 %. Une macération pré-fermentaire à froid a alors lieu dans la cuve. On procède à une vinification classique avec remontage, délestage et foulage pendant 12 à 15 jours.
Le déclenchement du décuvage a lieu après dégustation. Après 24 à 48 heures, la première cuve est soutirée pour la mettre en condition favorable afin d’effectuer la FML (fermentation malo-lactique), qui a lieu dans les 30 jours après le décuvage.
Ensuite, un premier soutirage important se fait à l’air avec apport raisonné de sulfites. Cette cuve est stockée sur lies fines jusqu’au début de l’été où elle sera embouteillée.
- Une robe framboise brillante avec des reflets violets sur la jeunesse du vin évolue vers un rouge plus intense avec les années.
- Le nez est très fruité et floral : violette, cassis, myrtille, complété par des notes délicates de poivre.
- En bouche, l’Audacieuse jeune sera tonique et fraîche : le peps du fruit frais porté par de jolis tanins. A accorder avec les barbecues, par exemple. Quelques années plus tard, on retrouve le plaisir de croquer dans une cerise burlat bien mûre et on découvre une longueur gourmande portée par une structure poivrée élégante. Le millésime 2017 réserve de belles surprises avec des desserts aussi.