Tradition et innovation : ces deux mots guident les réflexions, les décisions, les choix mis en œuvre au Domaine. Depuis toujours, la tradition nous attache à notre terroir que nous souhaitons respecter et mettre en valeur à toutes les étapes d’élaboration des vins. Tournés vers l’innovation, nous cherchons sans cesse à améliorer, valoriser nos vins. Derrière cette double valeur, l’adaptation aux changements climatiques et l’attachement à la préservation de l’environnement sont des démarches clés de notre quotidien.
Réduire l’impact sur la planète nous amène à faire évoluer nos pratiques. Ainsi depuis 3 ans, les vignes ne sont plus désherbées chimiquement. Depuis plus d’un an maintenant et à titre expérimental, des moutons sont en éco-pâturage dans les parcelles afin de réduire le nombre de fauches.
Pour aller plus loin, le questionnement du label « bio » s’est posé. Le premier intérêt est de recourir uniquement à des produits naturels pour les traitements nécessaires. L’utilisation de ces ressources nécessitent moins d’énergie pour les fabriquer contrairement aux produits de synthèse.
Deuxièmement, on retrouve moins de résidus de produits de synthèse dans le vin, les eaux sous-terraines et pour les riverains.
Enfin, ce label permet de sensibiliser tant les agriculteurs que les consommateurs à la nécessité de préserver l’environnement. Il est en effet souvent initiateur dans cette prise de conscience.
Cependant, ce qui semble simple et rassurant dans une étape réflexive se révèle plus contraignant dans la réalité.
Concernant les traitements (nécessaires en bio également pour lutter contre les maladies notamment), l’utilisation de substances naturelles telles que le cuivre et le soufre ne sont pas sans conséquences. On en retrouve des résidus dans le vin mais également dans le sol où ils peuvent se révéler néfastes pour la vie des sols.
Ces traitements se font par produits de contact : il est nécessaire de les appliquer fréquemment (après chaque pluie abondante). Les répétitions sont plus nombreuses que pour les traitements classiques. Cette augmentation induit plus de passages de tracteurs et donc un bilan carbone supérieur ainsi qu’un tassement des sols augmenté.
Le traitement obligatoire pour lutter contre la Flavescence dorée (maladie de la vigne causée par un insecte) en agriculture biologique se fait grâce à un insecticide non sélectif, bien dommageable pour les abeilles (l’insecticide en traitement conventionnel est sélectif).
Le choix de l’enherbement est également coûteux à différents niveaux. Les passages réguliers des tracteurs pour travailler le sol sont gourmands en énergie. L’entretien entre les ceps est délicat : il s’agit de retirer les herbes sans endommager les plants. Les petits plants sont fragiles et nécessitent des tuteurs renforcés. Dans les conditions de dévers, aucune machine idéale n’existe : reste l’utilisation de la débroussailleuse peu ergonomique et difficile en période de chaleur.
L’herbe entre également en compétition avec la vigne : elle est alors moins vigoureuse. Il faut dès lors apporter plus d’engrais et être très rigoureux pour l’entretien de l’herbe.
Pour éviter les maladies, un temps de travail supplémentaire est nécessaire : il s’agit alors d’effeuiller et d’égrapper plus vigoureusement.
Ces temps additionnels représentent donc un coût humain important.
Actuellement, nous faisons donc le choix du « durable ». A l’enherbement et l’écopâturage, s’ajoute l’utilisation de produits homologués bio (2/3 des traitements). Une réflexion générale sur les consommables concerne l’ensemble de l’entreprise : vigne, cave, bureau. Le consignage des bouteilles est notamment à l’étude.